Interview avec Sébastien Cavaillon : Se préparer à une compétition

09 / 2024 Blog équitation
 

Nous nous sommes rendus chez Sébastien Cavaillon, au Haras de Montmal, pour une interview en toute intimité ! Conseils, anecdotes et immersion dans son quotidien : nous vous partageons ces moments forts partagés ensemble. 

Pour retrouver l’interview vidéo en intégralité, rendez-vous ici :

Hit-Air : Comment te prépares-tu physiquement et mentalement pour une échéance ?

Sébastien : Donc pour se préparer pour une échéance, je travaille avec deux personnes par rapport au coaching physique et au coaching mental. J’ai un coach de sport qui vient toutes les semaines de Caen, et le coach mental, on fait beaucoup de visio parce que lui, il est dans le sud de la France. Et donc on est au téléphone régulièrement avant, pendant et après les échéances.

Hit-Air : Et concernant Elipso de la Vigne ?

Sébastien : En ce qui concerne Elipso, lui, il a un travail quotidien qui est plutôt axé sur son physique et sur le fait qu’il soit bien dans son corps. Et s’il est bien dans son corps, il est bien dans sa tête. Pendant l’hiver, on va les préparer, on va essayer de les faire évoluer, de les dresser un peu plus, etc., de les faire avancer dans le fonctionnement et dans le dressage.

Et pendant la saison de compétition, entre les compétitions, on va être plus sur de l’entretien. Que ce soit le cardio avec les galops, que ce soit le dressage, que ce soit l’obstacle évidemment. Moi, j’aime beaucoup aller travailler aussi sur mon spring garden en terrain varié pour travailler la proprioception.

Donc c’est toutes ces choses-là qui vont être mises bout à bout en amont d’une échéance pour que le cheval soit prêt psychologiquement et physiquement pour une compétition.

Hit-Air : Tes indispensables pour partir en concours ?

Sébastien : Ma groom aha. Non, globalement, c’est toujours le même matériel pour chaque cheval : c’est-à-dire que quand j’ai du matos qui fonctionne sur un cheval, je veux absolument la même chose pour le concours d’après.

Donc c’est sûr que ma groom, elle est très utile parce que c’est elle qui sait ce que j’aime et ce que je veux.

Et pour moi, je dirais que le gilet Hit-Air, c’est assez facile à dire parce que je ne partirais jamais sans sur le cross : donc ça, il est systématiquement emmené.

Hit-Air : Comment décrirais-tu Elipso de la Vigne ?

Sébastien : Dans ma carrière aujourd’hui à haut niveau, je pense que c’est le cheval le plus complet que j’ai et que j’ai eu : c’est un cheval qui dresse très bien, qui saute très bien et qui cross très bien. Pour moi, il a tous les éléments d’un cheval de très haut niveau pour de grandes échéances. Je le compare à Dwayne Johnson, le grand costaud gentil, c’est une armoire à glace mais avec un vrai bon fond. Il veut toujours bien faire, il se donne à fond et c’est assez agréable. Il faut savoir qu’à la maison, il est plutôt cocooning, plutôt feignant dans son box à aimer les câlins et les carottes. Et il se révèle compétiteur une fois lancé sur les épreuves.

Hit-Air : Tes astuces pour réduire le stress de ton cheval ?

Sébastien : Je dirais que ce n’est pas franchement un tips, mais essayer de ramener la routine qu’on peut avoir à la maison avec le cheval en compétition, pour essayer que ce soit le moins traumatisant possible pour le cheval et que ce soit le plus facile à digérer et qu’il ait la sensation d’être en compétition comme à la maison.

Hit-Air : Comment maximises-tu la récupération de ton cheval ?

Sébastien : La récupération de mes chevaux, c’est assez simple. Quand on rentre de compétition, ils vont au paddock : ils vont passer entre une semaine et 15 jours en fonction de l’événement qu’ils ont couru, du niveau d’épreuve.

Ils vont faire que du paddock. À côté de ça, beaucoup de soins, des massages, de l’argile, de la técarthérapie : on leur fait beaucoup de soins autour. Mais surtout les remettre à l’herbe, à l’état naturel, qu’ils récupèrent, que ce soit une vraie récompense pour eux d’aller à l’herbe et jamais au-delà de 3 semaines, parce qu’on sait que la perte musculaire arrive à ce moment-là.

L’idée c’est vraiment juste de les laisser récupérer, souffler et encaisser ce qu’ils ont pris musculairement et mentalement. Et après, la remise au travail est plus facile, je trouve.

Hit-Air : Les moments forts que tu apprécies en concours (hormis la victoire) ?

Sébastien : Hormis la gagne, le moment qui est assez puissant, c’est la montée d’adrénaline quand on se dirige vers la boîte de départ du cross.

Et l’événement qui m’a le plus marqué, sur ce passage-là, c’est le 5 étoiles de Burghley.

J’ai encore le souvenir et encore cette boule que je peux ressentir dans le ventre au moment où je me dirige vers la boîte de départ : je dirais que c’est ce moment-là qui est le plus fort.

Hit-Air : Quel imprévu t’a marqué dans ta carrière ?

Sébastien : Je dirais que le plus gros imprévu qui a eu lieu dans ma carrière, c’est une chute, qui a eu lieu en 2017 sur le 4 étoiles long de Bramham en Angleterre.

J’ai fait une grosse chute sur le cross avec ma jument, on est tombé dans le coffin, et le résultat a été assez important puisque je me suis disloqué la hanche droite. J’ai passé une semaine en observation et à l’hôpital en Angleterre. J’ai eu le droit à deux opérations et à la suite de ça, les médecins n’étaient pas hyper enjoués et ne pensaient pas que je referais du sport.

Donc c’était psychologiquement assez difficile. Et finalement, par le travail mental et physique, c’est-à-dire la rééducation avec les kinés, on s’est rendu compte que je récupérerais vraiment très très bien.

La chute avait eu lieu au mois de juin et j’ai commencé la rééducation physique au mois d’août, et j’étais à cheval au premier septembre. Et en compétition je dirais trois semaines après. Et de nouveau sur le niveau 4 étoiles deux mois et demi après, je dirais fin octobre début novembre.

Hit-Air : Comment as-tu rebondi ?

Sébastien : Ça a vraiment changé ma façon de voir les choses, surtout sur le cross. Avant, je voulais absolument être maxi coûte que coûte. Aujourd'hui, je monte d’une autre manière : je trouve que c’est plus intelligent de dire que si c’est faisable et réalisable, on sera à l’heure et si ça ne l’est pas, on ne se mettra pas en danger pour l’être.

Je pense vraiment que cet accident-là, plus le fait d’avoir ma fille aujourd’hui maintenant, m’ont fait mûrir dans cette équitation-là, et je monte plus sereinement mes cross.

Hit-Air : Deux conseils pour un cavalier qui prépare une échéance ?

Sébastien : Je dirais déjà d’être coaché mentalement, et de ne pas hésiter à demander de l’aide justement à un coach mental comme nous, on le fait à haut niveau. Je pense que c’est vraiment important de pouvoir arriver serein et de ne pas avoir de pensées parasites. 

Le deuxième conseil, je dirais que c’est d’être prêt techniquement. Ne pas aller sur une compétition où on n’est pas prêt. Il faut être prêt vraiment techniquement, voire être capable de faire plus difficile que ce qu’on va réaliser en compétition.

Hit-Air : Plutôt Badminton Horse Trials ou Burghley ?

Sébastien : Waw, bonne question !

Difficile de les départager : je dirais le côté spectacle de Badminton et le côté “le plus gros cross au monde” de Burghley.

Hit-Air : Plutôt contrebas ou obstacle de volée ?

Sébastien : Contrebas, le saut dans le vide.

Hit-Air : Plutôt écuries tôt le matin ou tard le soir ?

Sébastien : Tôt le matin.

Merci à notre ambassadeur pour son accueil chaleureux, qu’on retrouve prochainement sur ces actualités : 

  • Le CCI4**** de Boekelo aux Pays-Bas avec Elipso de la Vigne.

  • Le Mondial du Lion d’Angers avec Hashtag de la Vigne.

  • Et Kronenberg !

 

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